Chers lecteurs et lectrices, dans ce troisième opus, assez crucial et consacré à l'infidélité, je vous avais promis des solutions. Ce sera effectivement chose faite quand vous aurez lu l'ensemble de cet article. Mais attention : "âmes sensibles s'abstenir" ! Oui, je préviens d'ores et déjà que les solutions que je vais développer ci-dessous peuvent en choquer certains et certaines dans le sens de la modernité abordée, de l'ouverture d'esprit sur cette "question de la fidélité", et des réponses qui seront clairement évoquées sans paravent...De même si votre conjoint est envouté(e) l'application des conseils que je préconise ne sera pas suffisant.
Encore une fois, et je le répète bien ici pour le souligner, je sais, par expérience, qu'il existe non pas une seule sorte de fidélité (ou d'expression de son attachement profond), mais des "options de fidélités" selon les couples, car nous sommes tous différents et avons donc tous des points de vue très différents. Avec ce postulat de départ, nous aurons donc des réponses très diverses, voire opposées ou bien complémentaires. Chacun d'entre vous, seul(e) ou en couple, devra se faire sa propre idée de sa "conception de la fidélité" dans sa relation à l'autre, qu'il ou elle soit conjoint, ami(e) très intime en relation amoureuse, amant ou maîtresse, mariés en couple depuis peu ou bien depuis plusieurs années.
Comme vous le constatez, j'avance sur ce terrain de la fidélité avec une certaine prudence, mais aussi avec cette certitude que chacun sait exactement ce qu'il attend de son compagnon ou de sa compagne, que chacun sait exprimer, avec des mots, des gestes, des actions ou même avec ces non-dits, cette volonté et cette attente au cœur de ses actes amoureux, amicaux et relationnels au quotidien. Sachons aussi, que toute relation, qu'elle soit purement sexuelle, érotisée, fantasmée, intellectualisée, simplement très amicale et attractive, vécue au quotidien ou ponctuellement lors de rendez-vous, dispose de son intérêt propre dont vous êtes seul(e) juge et partie, et dont personne n'a le droit, autre que vous-même, de donner un avis positif ou négatif. Pour moi, spécialiste du couple depuis longue date, seule compte l'existence d'une relation, simple ou multiple, complexe ou naturelle, véritablement ressentie, importante pour vous, pour votre équilibre.
Encore une fois, le mot juste est ici pleinement à découvert : "équilibre". L'ensemble de nos vies réside dans ce point d'équilibre pour exister sans sombrer, qu'il soit affectif, sexuel, financier, basé sur la liberté d'agir et de penser, sur l'indépendance ou la dépendance, voire l'interdépendance acceptée. Ce mot "équilibre" semble parfait pour en faire l'écho d'une phrase bien plus complète : "La liberté d'un juste équilibre dans le développement de la relation à deux". Apporter quelque chose à l'autre et recevoir en échange. C'est bien la base de la relation, il n'y a pas de relation sans échanges : échanges verbaux, échanges sexuels, échanges amicaux, échanges de potentialités, échanges de savoirs, échanges de douceur ou même des fois d'une certaine "violence contenue et acceptée comme une dynamique, comme une énergie forte", notamment si celle-ci est évidemment constructive et bénéfique (par exemple : certains rapports sexuels ne sont pas toujours doux... certaines conversations intéressantes ne sont pas toujours sans heurts ou sans polémiques soutenues... et aussi : "se faire violence" à soi-même peut être fortement bénéfique pour avancer plus loin et rompre une certaine inertie bien plus négative en soi...).
Mais, qui dit très justement "équilibre" ne dit pas platitude, encéphalogramme linéaire, non, au contraire, un équilibre se doit d'être dynamique, mouvant, vivant et capteur d'énergies nouvelles. Dans le couple, c'est exactement la même chose, mais il arrive parfois que l'équilibre ne puisse parfaitement s'effectuer ou bien que celui-ci vacille à un moment de la relation de couple. On parle alors d'une période de remise en question, de possibilités de rupture, d'incertitudes, d'initiatives incertaines d'aller voir ailleurs pour combler ce manque... c'est ici que la fidélité peut aussi être sur la sellette pour aller chercher ailleurs ce que le partenaire ne peut pas ou plus donner dans l'immédiat. Nous voici donc au cœur de notre thème, de retour sur le clavier : l'infidélité, et sa cause première, une rupture d'équilibre, ou comment aller chercher un complément d'équilibre chez une tierce personne.
Alors, pour ceux qui ne l'auraient pas remarqué, tout est déjà dit dans le titre... Devons-nous : résoudre, dissoudre ou bien absoudre (j'éclaire sur ce dernier terme : "absoudre" = "plaider non coupable"). Nous avons donc trois types de réponse à l'infidélité, et nous allons les prendre rapidement chacune dans l'ordre.
Résoudre : effectivement l'on peut toujours comprendre ce que l'autre cherche et désire, on le connaît si bien... l'on peut toujours compenser le déséquilibre en donnant "plus de soi" à l'autre, en apprenant à aimer encore plus fort et ainsi rattraper une situation potentiellement conflictuelle où l'un des deux "s'est écarté du droit chemin" pour aller voir ailleurs... mais résoudre n'est jamais si simple, il y a certainement d'importantes concessions à faire de part et d'autre, il peut y avoir une grande remise en question de la relation sur de nouveaux horizons , lesquels sont heureusement autant de nouveaux départs positifs pour recentrer le couple sur ses bases initiales en y ajoutant quelques pierres à l'édifice, cet édifice si difficile et long à construire... La vraie question est ici : faut-il savoir pardonner une infidélité pour renforcer son amour ou bien faut-il tout casser pour recommencer ailleurs ? Être ou ne pas être ? C'est aussi la question pour ce couple, à ce moment précis !
Dissoudre : C'est une décision difficile, mais souvent salutaire quand plus rien n'a été possible pour recoller les morceaux du couple, l'infidélité a eu raison de l'édifice, il n'y a pas eu ni pardon ni dialogue, seules : colère, incompréhension et rancœur sont au rendez-vous. Dans ce cas, il est très difficile d'avoir de nouveau un équilibre serein, la chute est inscrite et programmée, il faut maintenant que chacun trouve un nouvel équilibre, ailleurs.
Absoudre : Plaider "non coupable", cela ne veut pas dire que l'infidélité est résolue, supprimée, ou bien à écarter... sinon pourquoi en faire une troisième solution alternative ! Non, cela veut bien dire que l'on accepte que l'infidélité soit aussi une part dynamique et intime dans son propre couple ! Oui, je vous vois écarquiller les yeux en vous demandant si je suis bien en train de recommander l'infidélité comme moyen de sauver le couple ou bien si je ne cherche pas à banaliser l'acte en l'acceptant comme une solution "normale"... Pourtant, vous avez bien lu.
Les couples modernes, qui veulent vivre ensemble une vraie relation et "construire en commun" doivent apprendre que le chemin est long et extrêmement sinueux, que les embûches sont nombreuses, que l'usure des sentiments existe aussi. Il faut aussi reconnaître que l'édifice d'une relation de couple, établie sur la base de nombreuses années de confiance, d'expérience en commun, d'amour tant physique que mental, est une construction fantastique en soi, et prendre la décision de tout casser est certainement la pire et ultime décision à prendre ! Sachons que l'infidélité ne prend source et n'est autre que le produit cumulé de nos désirs, de nos fantasmes et de nos besoins existentiels; si le couple sait ce que recherche le conjoint, il doit alors savoir qu'il doit faire face à ses exigences, les combler amoureusement ou bien laisser le conjoint chercher ce complément d'équilibre ailleurs. Ce n'est pas encourager l'infidélité comme moyen que de l'utiliser au contraire comme remède...
Bien des couples heureux ont des liaisons extra-conjugales, connaissent parfaitement la situation qu'ils acceptent pleinement et réciproquement, car ils sont lucides, ils savent aussi vivre avec sans aucun problème, car ils s'aiment vraiment. Bien entendu, cette "ouverture d'esprit et de mœurs" n'est pas du goût de tous ni simple à gérer en réalité... cela est parfaitement compréhensible et normal que l'on ne puisse pas comprendre ce principe qui consiste, très paradoxalement, à savoir partager celui ou celle que l'on aime, c'est pourtant ici l'acte suprême d'amour à offrir. À vous de méditer sur cette facette de l'amour, celle de savoir partager pour mieux garder et renforcer la relation dans la complicité, c'est aussi une confiance poussée à son plus haut sommet, une preuve supplémentaire d'amour !
Pour une fois, je ne donnerai pas comme d'habitude de citations en complément de cet article, mais j'attends plutôt de vous une collaboration sous la forme de commentaires constructifs et de témoignages, je vous en remercie d'avance. Soyez positifs, courtois et modernes dans vos suggestions et réflexions, car elles seront autant de réponses directes aux options sur l'infidélité : faut-il résoudre, dissoudre ou bien absoudre... Vous pouvez aussi bien évidemment me contacter personnellement si vous le préférez.